Le LANCASTRIA et la guerre 

 

Le 1er septembre 1939, la radio française annonce la mobilisation générale .

Le 3 septembre 1939 à 10h l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne, la France suit le même jour à 17 h .

 

L’année 1939 est sa dernière année en temps de paix, le gouvernement britannique ordonne en mars 1940 de réquisitionner le Lancastria pour le transformer en transporteur de troupe. Le Lancastria doit retourner en Norvège pour évacuer les soldats britanniques, français, canadiens et polonais. Lors d’une escale il s’arme de matériel de guerre pour sa défense contre les avions et les sous-marins. Le 13 avril 1940 l’état anglais annonce le navire « lancastria » est à leur disposition ainsi le RMS Lancastria devint HMT Lancastria

 

 

 

Le panneau de la cale n° 2, photo prise en 1936,  a été

soufflé entièrement par une bombe de 500 kg tuant

 des centaines d’hommes

 le 17 juin 1940

  


Ses jours de croisière sont réellement finis.

 

Pendant ce temps

Le 1er septembre 1939, à 04h45 les chars d’assaut allemands franchissent la frontière de la Pologne, dans la soirée la Luftwaffe anéanti l’aviation Polonaise.

Quelques heures après la déclaration de guerre de l’Allemagne, un submersible allemand coule le paquebot anglais Athenia causant la mort de 112 personnes

                                                                                    

 

 

 

L’Athenia

 

 

La fin de l’Athenia 

 

 Eté 1939, l’Allemagne dispose d’armements modernes et en 12h elle peut mobiliser la plus grande partie de ses forces militaires, soit 4,5 millions d’hommes. Le noyau dur des forces terrestres se composent de :

-          6 divisions blindées

-          4 divisions motorisées

-          4 divisions blindées légères

-          86 divisions d’infanteries

-          3 divisions de montagne

La marine dispose :

-          2 cuirassés

-          3 cuirassés légers

-          21 contre-torpilleurs

-          12 torpilleurs

-          57 submersibles

La Luftwaffe :

-          302 staffelen (escadrons de 12 avions)

-          2370 équipages et 2564 avions ( bombardiers, chasseurs bombardiers et avions de chasse)

-          corps de parachutistes d’élites

 

 

La nuit du 13 au 14 octobre 1939, l’U-47 commandé par le capitaine Günther Prien lance à 01h27 un deuxième feu de salves sur le prestigieux cuirassé le « Royale Oak » navire de 187 mètres, il sombre en moins d’un quart d’heure, emportant avec lui les 833 membres de l’équipage.

Entre 1939 et 1945  les allemands produisent plus de 1000 sous-marins. Le 9 avril 1940 marque le début de l’invasion de Danemark qui, pris au dépourvu se rends sous la menace allemande du bombardement de Copenhague, en une journée le pays est occupé.

Le 3 mai les anglais doivent évacuer le port de Namsos car les allemands remontent  d’Oslo, lors des deux batailles de Narvik (le 10 au 13 avril) les britanniques coulent 10 contre-torpilleurs ennemis, les norvégiens, les britanniques et les français résistent jusqu’au 8 juin pour finalement abandonner Narvik.

Le 14 mai, à l’issu d’un bombardement allemand qui fait 1000 victimes parmi les civiles, Rotterdam tombe.

Le 10 juin les formations blindées motorisées de la Wehrmacht franchissent la Seine

Le 14 juin les allemands défilent dans Paris sur les champs Elysées

 

A la fin de l’année 1939, les anglais ont déjà perdu 114 bâtiments

 

 Le RMS lancastria est devenu HMT Lancastria et ses peintures de navire de croisière deviennent des couleurs ternes. Les premiers jours de la guerre, vu sa grande capacité de chargement, il est engagé pour les transports de troupes dans l’atlantique Nord. Il évacue des troupes de Harstdad, il revient en Angleterre avec ses salles remplies de soldats épuisés et déprimés. Sur la route il est repéré par un avion allemand qui le prend en chasse et lui laisse tomber une slave de bombes qui manquent leur objectif, ces troupes débarquent à Glasgow en Ecosse .

Le 28 mai le Lancastria quitte Glasgow pour la Norvège , il arrive le 4 juin à 3 heures et mouille son ancre . Sur zone se trouve déjà une vingtaine de transatlantiques manœuvrant dans les eaux de Namsos. Les allés retours sont assurés par des destroyers ayant la tache de ramener tous les soldats , ces troupes sont composées de polonais, canadiens,  britanniques et français .2653 soldats embarquent sur le Lancastria malgré une météo peu propice .

 

Entre le 26 mai et le 4 juin pas moins de 340 000 hommes doivent rejoindre l’Angleterre au cours de la fameuse opération Dynamo, une retraite présentée comme une victoire, il en va du moral de la nation.

Mais il reste des civils et 150 000 soldats du Corps Expéditionnaire britannique, non encore évacué. Ordre leur est donné de rejoindre les ports de l’ouest.

Les allemands dans cette guerre éclair, progressent sur le sol français, sans rencontrer d’opposition ou presque, et se rapprochent du Havre, de Cherbourg, Saint-Malo, Brest, La Pallice…. Et des dizaines de milliers d’hommes sont évacués dans l’urgence avec succès. Subissant déjà des raids aériens Saint-Nazaire est au cœur de cette opération baptisée Aerial.

 

Mais le pire reste à venir……………

 

 

Le Lancastria à Greenok

 

Lors de son escale à Greenock le Lancastria charge environ 55 tonnes de combustible car il doit être en permanence prêt à appareiller pour d’éventuelles opérations, ni le capitaine , ni l’équipage ne connaissent leur destination, ainsi le 4 juin il fait route pour Liverpool ou il passe en cale sèche pour une révision bien nécessaire.

Lors de cet arrêt technique le second capitaine M. Harry Grattidge se repose, il donne des permissions à autant de membres d’équipage que possible, surtout qu’en ces premiers mois de guerre les pertes dans la marine marchande sont considérables, elles sont plus conséquentes que dans tous les services britanniques rassemblés. A la fin de son dîner au restaurant « Adelphi » M Grattidge se rend à la compagnie Cunard à Pier Head pour poser d’éventuels congés

M  Grattidge raconte : dès que je rentre au bureau je m’aperçois qu’il y a un problème, le capitaine M. davies se sent très soulagé de me voir, il me dit : nous avons de gros soucis, retournez sur le Lancastria et rappelez tout le monde car vous devez appareiller pour minuit, votre mission n’est pas encore spécifiée mais le navire est réquisitionné pour Plymouth. Une fois à bord  M Grattidge demande au chef mécanicien  de préparer les machines pour un départ immédiat, il avertit le capitaine Sharp de la situation.

Suite aux télégrammes et aux messages diffusés dans les rues munis de hauts parleurs tout l’équipage se trouve à bord sauf trois. Le lancastria quittera Liverpool pour la dernière fois. En effet, suite au désastre de Dunkerque, les anglais réquisitionnent toutes sortes de navires pour évacuer les hommes menacés par l’avancée éclair des allemands.

Le 14 juin 1940 au soir le Lancastria appareille avec à son bord 3000 tonnes d’huile répartis dans deux cuves de 1500 litres, personne à bord ne connaît la destination . Le dimanche 16 juin à 07h00 le navire arrive sur rade de Plymouth pour mouiller son ancre, ni le capitaine et le second débarque à terre, ce sont des fonctionnaires qui embarquent pour examiner les capacités de logements pour les troupes. Ensuite il quitte Plymouth pour Brest accompagné du navire Franconia , navire de 20341 tonnes. En passant devant Brest le dimanche après-midi ils aperçoivent d’épaisses colonnes de fumées provenant de réservoirs d’essence en feu .ne pouvant plus rien faire à Brest le destroyer HMS Highlander contacte le Lancastria pour lui donner une nouvelle route vers le Sud en passant à proximité de la baie de Quiberon, ainsi les deux transatlantiques peuvent voir le littoral français. A 20h le Lancastria et le Franconia ne sont  juste que  à quelques milles de leur destination, quand tout à coup un avion allemand surgit du ciel et largua quatre bombes entre le Franconia et le Lancastria situé derrière lui, une bombe explose à toucher le Franconia lui soulevant son pont, suite aux dégâts le capitaine ne peut que mouiller son ancre et réparer, aucune autre solution n’est possible, ainsi le Lancastria l’accompagne et mouille dans la baie de Quiberon. Quelques heures après que le Franconia en attente d’éventuels ordres  souhaite  bonne chance au lancastria.

Peu de temps après le Lancastria aperçoit un chalutier qui fit route sur lui , celui-ci informe le capitaine Sharp que le secteur n’est pas sur et lui conseille de faire route sur Saint-Nazaire, le capitaine en fait bon usage et met le cap sur l’entrée de l’estuaire de la Loire.

 

 

M. Harry Grattidge second capitaine du Lancastria

 

 

Le lancastria quittant Liverpool en période de paix

 

    

     Le  Franconia en temps de paix 

 

Ce même navire en temps de guerre

 

The Lancastria in the waitting area (Le Lancastria dans la zone de mouillage)

Au matin du 17 juin 1940 le Lancastria arrive par ses propres moyens sur la rade de Saint-Nazaire situé à quelques milles du port, l’endroit où embarque  M Guillemet pilote de Loire qui sitôt arrivé à la passerelle conseille au capitaine de ne pas continuer sa route car il est dangereux de mouiller à proximité de la côte en raison qu’il deviendrait une proie facile pour les avions allemands, le capitaine compris qu’il est plus sage de mouiller au large de Saint-Nazaire. Le jour précédent le navire de commerce britannique le SS Wellington Star est descendu par un U-101 dans le golf de Gascogne.

 

 

Le Capitaine Sharp, d’une famille de marins

 né à Wallasey dans le Cheschire

 

Le 16 juin 1940 on peut apercevoir un grand nombre de navires mouillés aux alentours du phare des charpentiers, cette rade est peuplée de navires transport de troupe ainsi les plus gros navires au tirant d’eau important s’alignent dans le chenal d’accès des grands Charpentiers seul passage pour ces navires.

 

Dans la nuit du 15 au 16 juin 1940 les avions allemands mouillent des mines magnétiques à l’entrée de l’estuaire de la Loire , la drague ‘La Courbe’ en subit les conséquences, le matin elle saute sur l’une d’elles à proximité de la bouée 4  (bouée latérale bâbord du chenal d’accès de saint-Nazaire)) faisant 4 morts, le 16 juin une section britannique vient renforcer une flottille de démineurs qui se trouvent déjà sur place.

 

Le 16 juin 1940 à 11 heures commence l’embarquement des troupes sur les navires mouillés sur rade, sur le boulevard de mer à Saint-Nazaire les soldats et civils attendent les bateaux de petits tonnages pour les mener aux navires en attente au large de Saint-Nazaire. L’état major évalue à 40 000 hommes à rapatrier, s’ajoutent aux troupes anglaises des polonais, des tchécoslovaques évacuant par camions entiers.

 

 

 

 

M/S SOBIESKI

 

Ce navire est venu s’accosté à saint nazaire le 16 juin en début d’après

midi pour charger un maximum de troupe dont des polonais

S.S. "Georgic"

 

 

Pendant ce temps  en France

 

Le 23 mai la 1ère armée française, l’armée belge et la BEF (British Expeditionary Force) sont détachées du gros de l’armée française  enserrées dans l’étau que forment les groupes d’armées allemandes. Les alliés se replient vers le port de Dunkerque (opération Dynamo).

L’évacuation du corps expéditionnaire britannique a lieu entre le 26 mai et le 4 juin, contre toute attente, 340000 soldats anglais et français sont sauvés par des destroyers, chalutiers, bateaux de plaisance et autres ferry boat en provenance des côtes anglaises. L’évacuation de plus de 300 000 hommes de la plage de Dunkerque demeure en Grande Bretagne une opération mémorable.

Les 110 000 soldats français sauvés sont embarqués à destination de port breton pour aller rejoindre le reste des forces qui s’opposent toujours à l’avancée allemande.

 

Que se passe-t-il à Saint-Nazaire ?

Le 12 juin, les sirènes hurlent dans la nuit, un avion allemand ronronne dans le ciel, beaucoup de nazairiens regardent aux fenêtres, des explosions retentissent du côté de Penhoët, les bombes tombent devant l’énergie électrique où des wagons flambent ; dégâts important, mais aucune victimes

 Le 15 juin les troupes anglaises, polonaises et tchécoslovaques refluent vers Saint-Nazaire dans l’espoir d’embarquer. Depuis quelques jours l’estuaire (vers la pointe de Villès Martin) s’est peuplé de gros navires .Des files interminables de camions, d’auto mitrailleuses, des canons légers, s’échelonnent le long des routes de tous les côtés. Les alertes se multiplient, l’aviation allemande harcèle à basse altitude les troupes en retraite.Sur la place Marceau les polonais tirent au fusil sur les avions qui survolent la ville et surveillent les mouvements militaires en dépit de la D.C.A. et des chasseurs canadiens en trop petit nombre.

 Dans la nuit du 15 au 16 juin les anglais à Montoir détruisent le matériel qu’ils ne peuvent emporter, les voitures parquées à Gron brûlent, ils font exploser les réservoirs d’essence ainsi que les stocks de munitions.

 L’embarquement des troupes dura 3 jours jusqu’au 18 juin. Le « Royal Ulsterman » fut le dernier navire à quitter la rade le mardi 18 juin 1940, vers minuit avec 3500 hommes à bord.

 Les polonais sont remontés à la Turballe ou des vedettes sardinières les conduisirent aux transports de troupes

 Le 16 juin Paul Reynaud, chef du gouvernement  démissionne.

 800 morts, autant de disparus et de blessés le 17 juin 1940 dans la gare de Rennes, où la luftwaffe a mitraillé un train de munitions à proximité de deux trains de réfugiés et de soldats.

 Le 18 juin le pétrolier « La Palmyre » de 20 000 tonnes en finition aux chantiers de Penhoët, voulait s’enfuir mais son hélice n’a pu être mise en place, il réussi à sortir de la cale mais passant la rade une mine magnétique provoque une voie d’eau et l’immobilise, le capitaine Léon Caron ordonne alors de larguer l’hélice qui disparaît sous les flots face au monument Américain, le pétrolier resta toute la guerre dans le port de Nantes .

 

 

 

 

 

           

 

 

 

 

 

 

 

 

Embarquement des troupes au port de Saint Nazaire

Eco musée St Nazaire

 

 

 Le Teiresias coule le 17 juin 1940

à l’entrée de la Loire

 

 

Le navire Teiresias fut construit en 1914 à Newcastle par Hawthorn Leslie, d’une  longueur d’environ 150 mètres et 18 mètres de large, ce navire filait à une vitesse de 11 nœuds, navire également réquisitionné par le gouvernement anglais, il arriva sur rade de Saint-Nazaire le 17 juin 1940 pour aider à l’évacuation des restes de la Force Expéditionnaire Britannique.

 

En arrivant sur rade il fut bombardé par un avion allemand , la première bombe à  inondée  la salle des machines causant une fissure à travers le pont principal rejoignant la ligne de flottaison . Le capitaine JR Davies ordonna à l’équipage d’embarquer dans les canots de sauvetage. Une nouvelle attaque quelques heures plus tard l’a finalement coulé , la majorité de l’équipage qui avait abandonné le navire quelques heures plus tôt fut transféré sur le HMS Oracle, quant à l’équipage qui était resté à bord pour essayer de sauver le bateau a été pris par l’Homside