Opération AERIAL

 

 

L’évacuation de la BEF (force expéditionnaire britannique) et des forces alliées du port de Dunkerque et les côtes avoisinantes se déroula entre le 26 juin et le 4 juin 1940, cette opération nommée « Dynamo » fut très coûteuse en perte de vies humaines. Environ 861 navires de toutes sortes étaient employés pour cette tache, il y eu 243 navires qui coulèrent lors de cette opération et beaucoup y furent endommagés. La vitesse accablante de l’attaque éclaire lâchée sur les alliés fractionna les forces françaises, 150000 hommes d’unités assorties de l’armée Britannique et de la Royale Air Force étaient dispersés partout en France, les forces allemandes mieux équipées tiraient de nombreuses victoires.

 

La situation est grave, il est décidé de mettre en œuvre une 2ème évacuation pour les forces restantes de la BEF ainsi que les forces alliées. Le nom est donné « Arial », cette opération doit couvrir une période du 15 au 18 juin 1940, en final elle continuera jusqu’au 25 juin où les dernières forces alliées embarquèrent sur des navires à Gibraltar. Cependant avant que l’opération Aerial ne débute la situation exigeait une évacuation de petites forces Britanniques se battant au nord de la Seine, 11059 combattants devaient évacuer par Le havre, de ceux là seulement 2000 rejoignirent l’Angleterre tandis que le reste fit route sur Cherbourg pour continuer le combat et rejoindre les renforts arrivés d’Angleterre.

 

Le nom de cette opération porta le nom « Cycle », elle était sous le commandement de l’amiral William James, commandant en chef de Portsmouth, il expédia neuf destroyers britanniques et canadien, soutenus également par des vaisseaux de guerre plus petits, ainsi que de nombreux navires de toutes sortes pour récupérer les troupes dans les ports et côtes. A l’exception de la perte du troopship « Bruges » lequel fut bombardé et coulé avec la perte de la 51ème Highland Division, l’évacuation avait été un réel succès. Les éléments de la 51ème Division étaient employés pour tenir Le Havre, ceux ci furent par la suite évacués mais le corps principal de cette division avec ses homologues français furent arrêtés par les allemands qui atteignirent la côte le 10 juin. Dans une tentative de sauver la 51ème Division l’amiral James envoya ses destroyers pour reconnaître des points de ramassages, mais ils rencontrèrent des batteries allemandes sur le littoral. Le brouillard empêcha aux destroyers de rentrer au port et le jour suivant le général français ordonnait une reddition de ses forces. La 51ème Division continuait de se battre pendant quelques heures et essayait de faire reculer les allemands du port mais ce fut un échec. Le 11 juin presque 6000 hommes de la 51ème Division se rendirent. Tout n’a pas été perdu car 2137 britanniques et 1184 français furent évacués sous le feu de l’ennemi. Lors de leur passage les dernières troupes britanniques quittant Le Havre, les équipes de démolition, détruirent de nombreuses installations portuaires, l’opération « Cycle » fut un relatif succès.

 

La capitulation des forces françaises et l’arrivée de Pétain comme chef d’état devait stimuler la mise en œuvre de l’opération Aerial donc l’évacuation de toutes les forces restantes britanniques et alliées des ports de Cherbourg, Saint-Malo, Brest, Saint-Nazaire et la Pallice. En effet le maréchal Pétain succéda au premier ministre M. Reynaud le 17 juin 1940 sur quoi les forces françaises devaient stopper les combats. L’opération Aerial était guidée par l’amiral James et l’amiral Dunbar-Nasmith. Suite aux plus longues distances il n’était pas possible d’utiliser une flotte de petits navires donc des navires plus important furent fournis pour cette opération incluant des vaisseaux de guerre. Peu de destroyers disponibles patrouillaient sur ces itinéraires tandis que les avions de chasse volaient toujours au nord et l’ouest de la France fournissant une couverture aérienne. La 52ème Lowand Division et la 1ère Division Canadienne étaient de Cherbourg et de Saint-Malo le 15-17 juin 1940, un total de 58074 soldats (incluant 9000 du Havre) furent évacués et arrivèrent en Grande-Bretagne sans aucune perte. Les plans britanniques manquaient de précisions précises sur les positions allemandes dû au manque de service secret, cela menait à des départs précipités, d’où l’envois d’officiers à Brest et Saint-Nazaire pour organiser l’évacuation et la démolition des équipements à partir du 16 juin.

 

L’amiral Dunbar-Nasmith expédia une grande flotte de paquebots de grandes lignes aux ports français de la façade atlantique. Pensant que les allemands étaient aux portes de Brest, l’évacuation était prématurément terminée en soirée du 17 juin, sinon un plus grand nombre de soldats auraient pu évacuer par ce port, ainsi qu’un nombre plus important de pièces d’artillerie, de véhicules, de dépôts de munitions,  mais pas moins de 32584 soldats  furent sauvés. Le chargement n’a subi aucune attaque de la Luftwaffe ou bien des U-boats (sous-marins) qui rodaient dans le secteur. Le 18 juin la Royale Navy détruisit les docks de Brest et le jour suivant la flotte française restante dont le cuirassé Richelieu naviguait pas pour l’Angleterre mais pour l’Afrique du Nord. Pendant ce temps certains navires restaient amarrés ou faisaient route sur le port de Saint-Nazaire, port principal d’évacuation. En raison des forts courants et les profondeurs du chenal de la Loire de nombreux navires restaient mouillés à l’entrés de l’estuaire. A partir du 16 juin 3 destroyers, les HMS Havelock, Wolverine et Beagle accompagnés par les paquebots de grandes lignes Georgic, Duchess of York, Batory, Sobieski, Lancastria, Oronsay et plusieurs autres navires commençaient leur travail de chargement. Une fois rempli le Georgic, la Duchess of York, Batory et Sobieski  quittaient Saint-Nazaireen en soirée du 16 juin 1940 avec 13000 soldats et aviateurs. Cependant un nombre important continuait de faire route sur Saint-Nazaire, il était ordonné aux vaisseaux de guerre de chargé des troupes de ce port pour les transférer  sur les navires au large. Les destroyers HMS Highlander et HMS Vanoc ainsi que d’autres navires rejoignirent l’opération Aerial.

 

Dans l’après midi du 17 juin 1940, la Luftwafe apparut sur l’entrée de l’estuaire et fit plusieurs attaques contre les navires, le Lancastria fut bombardé et coulé avec la perte de plusieurs milliers de vies dont des aviateurs du 73ème Escadron RAF Digby. Les paquebots Franconia et Oronsay ont été endommagé par des bombes mais réussirent à faire route sur l’Angleterre. Le nombre de navires sur la zone entre le 15-18 juin 1940 peut mesurer l’effort d’évacuation de Saint-Nazaire, parmi ces bateaux il y avait : le Baharistan, City of Lancaster, Clan Fergusson, Dundrum Castle, Floristan, John Holt, Robert Holt, Albert L. Holt, David Livingstone, Teiresias, Strathaird, Ulster Prince, City of Mobile, Cymbula, Glenaffaric, Oronsay, Fabian, Marslew, Franconia, Geogic, Duchess of York, Batory, HMS Highlander, Havelock, Punjabi, Vanoc, Wolverine, Beagle, Cambridgeshire (chalutier), Agate (chalutier) et le chalutier français Saint-Michel.  A l’aube du 18 juin un convoi de 10 navires avec l’escorte de la Royale Navy naviguait pour l’Angleterre avec plus de 23000 hommes. L’opération Aerial était presque complète jusqu’à ce que l’amiral Nasmith reçu un rapport lui annonçant l’arrivée de forces Polonaises. Les 48 heures suivantes 2000 soldats furent sauvés. Comme à Brest, la Royale Navy devait détruire tous les équipements portuaires pour éviter l’utilisation des allemands. Un des objectifs de leur plan était d’assurer  que le nouveau cuirassé français en construction le «Jean  Bart » devait quitter Saint-Nazaire pour l’Angleterre ou le détruire mais ne pas le laisser en possession des allemands. le 19 juin 1940 le Jean Bart accompagné d’un destroyer français fit route sur Casablanca pour servir la France de Vichy. L’opération à Saint-Nazaire permis d’évacuer avec succès 57235 troupes britanniques et alliés ainsi que beaucoup de leur équipement. Connaissant l’avancée rapide des allemands, l’évacuation devait se poursuivre dans les ports plus au Sud, comme La Pallice, Rochefort et La Rochelle, laissant tout le matériel sur les routes en faveur d’embarquements rapides. Plus de 4000 polonais et 2303 troupes britanniques embarquaient le 19 à la Pallice, ce fut la fin de l’Opération « Aerial »

 

La reddition de la France le 22 juin 1940 exigeait les évacuations complémentaires  de réfugiés britanniques civils, le personnel du corps diplomatique et des forces complémentaires polonaises et tchèques, elles sont réalisées dans les ports de la frontière espagnole. De ces ports 34000 soldats polonais et réfugiés embarquaient pour le Royaume Uni le 25 juin 1940 des ports de Bayonne et Saint-Jean-de-Luz. Dans la période du 24-26 juin 1940, 10000 nouvelles troupes et civils furent sauvées et transportées par des navires de guerre partant des ports méditerranéens.

 

D’après le superbe accomplissement de la Royale Navy, la marine marchande anglais et allié sont dignes des plus hauts honneurs pour l’évacuation des combattants et de leur équipement. L’opération Clyde et Aerial aboutirent à l’embarquement de 191870 troupes britanniques, françaises, polonaises, tchèques et belges, à ceci il faut ajouter environ 50000 civils, le total est très impressionnant. Beaucoup de navires appartenant à la Royale Navy et la marine marchande étaient impliqués dans ces opérations, voici la liste de ces navires : Queen Emma, Ettric, Otranto, Glenlea, Alderpool, Lady of Mann, Arandora Star, Holmside, HMS Berkeley, HMS Arethusa, HMS Fraser, HMS Galatea, HMS Calcutta et HMS Oracle cette liste est à rajouter à celle des autres navires.

 

Beaucoup de capitaines français et leurs navires naviguaient sur l’Angleterre pour continuer le combat, incluant les cuirassés Courbet, Paris, ainsi que les destroyers Le Léopard, Triomphant, Mistral, Ouragan et sous marins dont le sous marin le plus grand du monde Le Surcouf,  également 6 torpilleurs et plusieurs dragueurs de mines. Le reste de la flotte française dont plusieurs cuirassés sont allés en Afrique du Nord.